Quel traitement pour l’apnée du sommeil ?

Apnée du sommeil

Si, grâce aux examens ou aux tests de vigilance que vous avez réalisés, votre médecin a diagnostiqué que vos troubles du sommeil provenaient de l’apnée du sommeil, vous êtes sur la bonne voie. Grâce à ces résultats, vous devriez bientôt obtenir la qualité de sommeil dont vous rêvez tant, autrement dit : la fin des troubles de l’attention, du comportement ou de votre fatigue chronique récurrente (Les symptômes peuvent varier en fonction des patients atteints). Vous allez enfin pouvoir retrouver les bras de Morphée sereinement.

À ce jour, il n’existe pas vraiment de médication qui traite l’apnée du sommeil, seuls certains médicaments peuvent aider à soigner la cause des apnées ou des hypopnées. En revanche, des traitements médicaux, dits mécaniques, prescrits par les médecins du sommeil (Pneumologue, Cardiologue, ORL, Neurologue, Psychiatre, Somnologue…) permettent de soigner l’apnée. Le traitement du syndrome de l’apnée obstructive du sommeil (SAOS) ou du syndrome d’apnée hypopnée obstructives du sommeil (SAHOS) est sélectionné par le professionnel de santé en fonction des résultats des examens que vous avez effectués, des symptômes ressentis et de la gravité de la maladie. Tous les traitements de l’apnée ou de l’hypopnée du sommeil ont un seul objectif : augmenter ou stabiliser l’entrée des voies aériennes supérieures, ce qui vous permettra de mieux respirer pendant la durée du sommeil.

Appareil de pression positive continue (PPC)

L’appareil de Pression Positive Continue, appelé « PPC » ou encore « CPAP » (en anglais : Continuous Positive Airway Pressure), est destiné aux personnes qui souffrent du syndrome d’apnée sévère ou modéré. Cet appareil est considéré comme le traitement de référence (ou « Gold Standard » en anglais) pour soigner cette pathologie.

Le traitement par PPC a fait ses preuves depuis des dizaines d’années et son action permet de contrer efficacement les apnées et hypopnées obstructives afin d’en réduire voire d’en effacer les effets. Il permet aux patients ayant un IAH (Indice Apnées Hypopnées) égal ou supérieur à 30 apnées par heure (soit une apnée toutes les deux minutes) ou aux patients ayant un syndrome plus modéré (un IAH entre 15 et 30) avec un sommeil fragmenté (plus de 10 microéveils par heure) de se stabiliser et d’obtenir une ventilation suffisante.

L’appareil de Pression positive continue fonctionne de la façon suivante : toute la nuit, c’est-à-dire pendant le sommeil, vous portez un masque nasal ou facial qui est relié à une turbine par un tuyau. La turbine envoie dans les voies aériennes supérieures de l’air sous-pression, de 4 à 20 mBar (1 mBar = 1 cmH2O ou centimètre d’eau), afin d’apporter une assistance respiratoire. L’air insufflé empêche les voies aériennes de se fermer par un effet purement mécanique : la turbine maintient une surpression au niveau des voies aériennes et les maintient ouvertes. Bien utilisé, l’appareil PPC permet ainsi d’éliminer la vaste majorité des apnées et hypopnées au cours de la nuit. Votre sommeil redevient alors réparateur.

Il est important de comprendre que ce traitement ne permet pas de guérir de l’apnée du sommeil au sens strict. Mais tant qu’il est utilisé, il empêche les apnées obstructives et hypopnées de survenir, et ce avec une très grande efficacité. Il s’agit donc d’un traitement à long terme voire à vie si les causes de l’apnées ne peuvent pas être levées (obésité, problème morphologique…).

La bonne nouvelle est que les fabricants de matériels ont fait d’énormes progrès ces dernières années, et certaines PPC proposées par les meilleures marques sont des bijoux technologiques, de taille réduite, intelligentes tout en présentant un design attrayant afin de s’intégrer au mieux dans votre vie.

Le choix du masque (aussi appelé interface patient) s’avère aussi critique pour le confort et l’efficacité du traitement, cet élément étant en contact direct avec votre visage. Il doit être adapté à votre morphologie (forme du nez…), votre façon de respirer (par le nez et/ou par la bouche) et votre style de vie (port de lunettes pour lire avant de dormir…). Les progrès récents des meilleurs fabricants sont tout aussi impressionnants et les meilleurs masques disponibles aujourd’hui vous apporteront le meilleur confort possible tout en se faisant oublier.

Le traitement par PPC est pris en charge, sur prescription médicale, par l’Assurance Maladie Obligatoire et les Complémentaires Santé dans les cas d’apnée du sommeil sévère, ou modéré avec sommeil fragmenté. Un prestataire de santé à domicile (PSAD) de votre choix vient alors installer la PPC à votre domicile et vous assiste dans le suivi de votre traitement, tout en s’occupant de toutes les démarches administratives nécessaires.

Orthèse d’avancée mandibulaire

L’orthèse d’avancée mandibulaire (OAM) appelée encore propulseurs mandibulaires convient aux personnes ayant des apnées du sommeil d’une gravité moyenne, soit d’un IAH compris entre 15 et 30. Il est prescrit aux personnes qui d’une part ne tolèrent pas le traitement par pression positive continue, et d’autre part à celles dont les traitements n’ont pas réussi.

L’orthèse d’avancée mandibulaire peut être associé à un protège-dent. Elle est constituée, par exemple, de 6 à 8 dents minimum pour la mâchoire inférieure et autant pour la mâchoire supérieure.

L’orthèse a pour rôle de pousser la mâchoire inférieure en avant de façon à bloquer la voie aérienne et empêcher la langue de se replier. Elle a pour objectif d’augmenter l’écart entre le pharynx et la base de la langue. Le port d’une orthèse permet de réduire les ronflements, d’obtenir un pharynx plus en tension et de diminuer la quantité d’apnées. En cas de nez bouché, l’orthèse laisse un petit espace qui permet une respiration buccale. Cet appareil de traitement, lorsqu’il est bien toléré et efficace, permet d’améliorer la qualité de vie, la somnolence diurne, l’irritabilité et les problèmes de mémoire liés à l’apnée du sommeil.

L’orthèse doit être portée toutes les nuits. Elle est généralement réalisée sur-mesure et ajustée par des praticiens formés. Certains dispositifs permettent de régler progressivement l’orthèse à l’aide de biellettes de tailles différentes. Un mauvais état de la dentition constitue bien sur un obstacle à l’utilisation de traitement.

Thérapie positionnelle

La thérapie positionnelle est destinée aux patients souffrant du syndrome d’apnée du sommeil uniquement lorsqu’elles sont dans certaines positions. La position qui occasionne des apnées est souvent celle sur le dos. Pour qualifier ce type d’apnée, on parle de syndrome d’apnées obstructives du sommeil positionnel. Elle empêche de bien dormir.

On distingue deux formes de cas. Certaines personnes ne font des apnées en dormant sur le dos uniquement et d’autres augmentent de 50 % les apnées lorsqu’elles sont en position dorsale.

Une solution pour dégager les voies respiratoires consiste donc à empêcher la personne de dormir sur le dos pendant sa nuit de sommeil. Pour ce faire, il fut une période où les médecins demandaient à leurs patients de coudre, dans le dos de leur vêtement de nuit, entre les deux omoplates, une balle de tennis afin de provoquer un inconfort lorsque le patient se mettait en position dorsale. Cette technique s’avère inconfortable et d’une efficacité limitée pour beaucoup de patients.

Depuis, des dispositifs médicaux modernes ont vu le jour, avec différents modes d’action souvent brevetés. Certains reprennent le principe de la balle de tennis en l’améliorant, d’autres se basent sur des ceintures spéciales et d’autres encore envoient des impulsions (vibrations…) pour empêcher le patient de dormir sur le dos.

Chirurgie

Il se peut que les traitements médicaux proposés ne soient pas très bien tolérés par le patient ou que le patient cherche une solution qui ne nécessite pas d’appareillage. Dans ce cas, il est possible d’envisager une intervention chirurgicale après avoir réalisé des examens complémentaires par un médecin spécialiste. Plusieurs types d’interventions, sous anesthésie locale ou générale, peuvent réduire les apnées obstructives et les ronflements et lutter contre le sommeil non réparateur.

De façon à faciliter le passage de l’air et à dégager les voies respirations, l’Uvulo Palato Pharyngoplastie ou UPP, parfois appelée UVPP ou pharyngotomie chirurgicale, peut être envisagée. Elle consiste à ôter une partie du palais mou (appelé aussi voile du palais) et la luette. Ces derniers vibrant lors des ronflements. Cette intervention est efficace pour diminuer les ronflements, mais n’empêche pas la gorge de s’affaisser.

Dans le cas d’une anomalie au niveau des sinus et de la cloison nasale provoquant des apnées par une gêne de la respiration, la chirurgie des sinus et du nez peut être utile.

L’amygdalectomie et l’adénoïdectomie sont souvent pratiquées chez les enfants. Les ganglions situés dans la gorge (les végétations adénoïdes et les amygdales) sont enflés et provoquent une gêne pour le passage de l’air, ce qui entraîne parfois des apnées obstructives du sommeil chez les enfants. L’intervention consiste à retirer, sous anesthésie, les végétations adénoïdes et les amygdales.

La chirurgie maxillo-faciale (CMF) a pour objectif d’élargir l’espace pharyngé situé en arrière de la langue et du voile du palais. Les patients ayant besoin de cette chirurgie sont dotés généralement d’une petite mandibule avec les dents situées en bas et très en arrière par rapport à celles du haut. Cette « malformation » est appelée rétromandibulie. La rétromandibulie est précisément un recul de la langue vers la paroi pharyngée postérieure. L’intervention consiste en une avancée de la mandibule et du maxillaire supérieur. Pour ce faire, les os de la mâchoire sont sciés, puis écartés afin d’allonger la forme de la tête du patient de façon à permettre l’ouverture des voies aériennes supérieures. La chirurgie maxillo-faciale améliore l’occlusion du patient et lui permet de ne plus être enclin aux apnées du sommeil et d’obtenir un sommeil réparateur.

La chirurgie maxillo-faciale (CMF) est une intervention qui est rarement proposée aux personnes souffrant de ronflements et des syndromes d’apnées du sommeil, en dehors de celles ne supportant pas l’appareil PPC (Pression Positive Continue). La chirurgie maxillo-faciale est généralement conseillée aux patients ayant des troubles de croissance des mâchoires, de malformation cranio-faciales et des traumatologies faciales. Ces dernières années la chirurgie maxillo-faciale a fait de grandes avancées au niveau de la technique de la fixation rigide. Le temps de diète a été nettement réduit et le retour aux activités quotidiennes peut être repris plus rapidement. Les nouvelles technologies d’imagerie 3D permettent de préparer à l’avance l’intervention de façon à répondre aux besoins précis du patient. Cette intervention reste toutefois une chirurgie lourde présentant des risques per et post-opératoires à ne pas négliger.

La trachéotomie est une opération rarement proposée. Elle est radicale et réservée aux personnes pour qui la ventilation CPAP (machine à pression disposant d’un masque à oxygène) n’a pas fait les effets escomptés et ayant des apnées très graves. Le patient doit subir cette opération uniquement si ses troubles du rythme cardiaque sont alarmants. La trachéotomie consiste à ouvrir la partie haute de la trachée située juste en-dessous de la gorge. Cette ouverture permet à l’air d’entrer dans les poumons, pendant la nuit, sans passer par la gorge. En journée, le passage ouvert peut être bouché de façon à reprendre une respiration normale. Cette intervention est conseillée aux personnes présentant une apnée du sommeil sévère et pour lesquelles il n’y a plus d’autres solutions. Les patients atteints n’ont pas seulement un sommeil agité qui les empêche de se reposer, ils ont en général d’autres troubles qui peuvent engendrer un état dépressif.

Pour les personnes présentant une apnée du sommeil modérée ou légère, une chirurgie n’est en général pas conseillée en tenant compte des autres traitements existants et des risques liés à toute chirurgie sous anesthésie.