Quels sont les bénéfices et effets secondaires du traitement par pression positive continue (PPC) ?

Ventilation en pression positive continue (PPC)

Un spécialiste du sommeil (en général pneumologue, cardiologue, ORL, neurologue, psychiatre ou somnologue) vous a prescrit, lors d’une consultation, une polygraphie (PG) ou une polysomnographie (PSG). Vous avez alors réalisé cet examen par l’intermédiaire d’un laboratoire du sommeil ou une clinique ayant un département spécialement dédié aux troubles du sommeil. La polysomnographie est l’examen le plus sûr actuellement pour diagnostiquer le syndrome de l’apnée du sommeil et quantifier votre qualité de sommeil, mais la polygraphie peut s’avérer tout à fait suffisante pour le diagnostic d’un syndrome sévère.

Votre examen a alors rendu son verdict !  Vous savez exactement pourquoi vous n’obtenez pas un sommeil réparateur, pourquoi vous ressentez au cours de vos temps de sommeil des sensations d’étouffement et des troubles du rythme cardiaque. Vous êtes victime du syndrome d’apnées du sommeil. Pour vous soigner, votre spécialiste du sommeil vous a parlé de PPC ou de la ventilation en pression positive continue.

Malgré ses explications très détaillées, vous restez inquiet et avez encore besoin d’obtenir quelques éclaircissements supplémentaires. En voici quelques-uns dans cet article.

Principe de la ventilation en pression positive continue

Le PPC ou la ventilation en pression positive continue est en réalité une respiration assistée. Elle a pour rôle de traiter les apnées du sommeil. Pendant le sommeil, ce respirateur maintient les voies respiratoires supérieures continuellement ouvertes. Il empêche le blocage du pharynx et des autres éléments composant les voies aériennes supérieures lors de la respiration. Cette aide à la ventilation, non invasive, soutient la respiration du patient sans avoir recours à des orthèses d’avancée mandibulaire ou encore à une opération chirurgicale.

Cet appareil de pression positive continue est une petite machine à turbine reliée à un tuyau. La turbine envoie continuellement de l’air sous pression dans les voies respiratoires, empêchant qu’elles se ferment. Ce qui implique que toute la nuit, le port d’un masque est nécessaire de façon à éliminer les apnées et hypopnées pendant le sommeil.

Il existe 4 grands types de masques respiratoires, appelés plus simplement masque pour apnée du sommeil ou interface patient : le masque nasal, le masque naso-buccal, le masque narinaire et le masque sous-narinaire.

Le masque nasal recouvre uniquement le nez. Avec ce masque, la personne doit donc respirer par le nez.

Le masque naso-buccal s’adresse aux patients qui respirent aussi par la bouche ou à ceux qui ne supportent pas bien le masque nasal pour des raisons notamment morphologiques (forme du nez…).

Le masque narinaire, beaucoup plus petit, permet au patient de respirer uniquement par le nez tout en minimisant le contact avec des zones sensibles (arête du nez par exemple). Ses embouts narinaires se placent sur chaque extrémité des narines.

Le masque sous-narinaire est une nouvelle catégorie de masque combinant les avantages du masque narinaire, notamment son faible encombrement, à un design innovant sans embouts narinaire ayant pour objectif d’apporter un confort supplémentaire en évitant le contact avec les surfaces internes des narines.

Bénéfices du traitement par pression positive continue (PPC)

Le traitement par une machine à pression positive continue offre des bénéfices immédiats, notamment la disparition quasi totale des apnées et des hypopnées lorsqu’il est bien utilisé. La pression de l’air écarte les parois pharyngées et déjoue l’obstruction des voies aériennes supérieures. Les ronflements disparaissent, le sommeil est alors plus profond donc plus réparateur et la somnolence diurne diminue.

Par ailleurs, sur le long terme, la vigilance s’améliore au cours de la journée, l’état de dépression lié à l’apnée du sommeil diminue, la bonne humeur réapparaît, l’énergie augmente réduisant les risques d’accidents de travail et de la route. Un dernier point important, la suppression du syndrome d’apnées du sommeil fait baisser les risques cardiovasculaires du patient ainsi que les risques de développer d’autres pathologies chroniques telles que le diabète.

Intolérance au traitement PPC

Plusieurs sortes d’intolérance à la pression positive continue peuvent être citées. Tout d’abord le ressenti d’une pression trop forte. C’est souvent le cas les premières nuits, il est donc essentiel de persister. Un temps d’adaptation est bien sûr nécessaire.

Le réglage de l’appareil est important. La plupart des appareils permettent de commencer le traitement en douceur et de monter progressivement à la pression prescrite, généralement en 45 minutes maximum. Ce mécanisme de montée douce en pression s’appelle une « rampe ».

Dans le cas où le patient se réveille pendant le sommeil, notamment pendant le sommeil paradoxal, avec une sensation de pression trop forte, le fait d’éteindre puis de rallumer l’appareil à la pression minimum suffit à poursuivre la nuit dans de meilleures conditions. Certains appareils proposent un bouton spécifique permettant de re-déclencher la rampe sans avoir à éteindre l’appareil.

Il se peut aussi que le patient ressente des difficultés à l’expiration. Les meilleurs appareils d’assistance respiratoire sont généralement dotés d’un mode de confort à l’expiration efficace et paramétrable. La PPC est alors capable de détecter les phases d’inspiration et d’expiration, et de délivrer ainsi une pression plus faible à l’expiration en améliorant ainsi le confort du traitement.

Enfin, la sensation d’air froid peut se montrer désagréable. Dans cette situation l’installation d’un humidificateur d’air ou d’une tubulure chauffante peut résoudre le problème.

Fuite au masque d’apnée du sommeil

La fuite au masque peut se manifester de différentes façons. La fuite peut être tellement importante qu’elle n’assure pas la pression prescrite par le médecin. Dans ce cas, le patient ou le prestataire de service (prestataire de santé à domicile) vérifie le montage et le nettoyage du masque. Il est impératif que le silicone (qui entre dans la composition de la plupart des masques) demeure souple et propre de façon à ce qu’il adhère parfaitement à la peau.

Certaines personnes expérimentent l’ajout de matière entre le masque et la peau, des morceaux de peau de chamois par exemple, avec plus ou moins de succès. Ces expérimentations sont compréhensibles mais il est fortement recommandé de se référer plutôt à son prestataire de service ou son médecin, car dans de très nombreux cas, le masque se révèle finalement inadapté au patient et son modèle doit être changé.

Enfin, le prestataire a pour devoir de rechercher d’éventuelles fuites buccales. Dans ce cas, une mentonnière peut être envisagée. Elle permet d’éviter la perte d’air et aide le patient à maintenir la bouche fermée. La mentonnière évite l’aérophagie et la sécheresse de la bouche et de la gorge. Le passage à un masque naso-buccal peut aussi être envisagé.

Accumulation d’eau dans la tubulure

Si de l’eau s’accumule dans la tubulure ou dans le masque, cela est en général dû à de la condensation. Le prestataire peut installer une tubulure chauffante ou une gaine d’isolation. Il est aussi possible de réduire le niveau d’humidification. Quoi qu’il en soit, dans tous les cas, il est impératif de ne pas dépasser le niveau maximum d’eau dans l’humidificateur.

Sécheresse nasale

Dans le cas où le patient ressent une sécheresse nasale ou semble avoir le nez bouché, il est important de commencer par rechercher la présence de fuites nasales. Si c’est le cas, elles doivent être corrigées soit en réglant le masque correctement (serrage des sangles ni trop faible, ni trop important), soit en changeant le modèle de masque.

Le prestataire de service peut aussi être amené à installer un humidificateur de façon à augmenter le l’humidification de l’air inspiré. Les humidificateurs ont pour fonction de diminuer la sécheresse des muqueuses tout en apportant un confort supérieur pour la majorité des patients.

Le prestataire peut également proposer une tubulure chauffante qui va réchauffer l’air sans l’humidifier.

Le port du masque narinaire peut aussi être abandonné et remplacé par un masque nasal, facial ou sous-narinaire, ces alternatives pouvant réduire l’effet asséchant des masques narinaires du fait de leur possible effet « jet d’air » directement dans les narines. Le médecin peut également prescrire un décongestionnant nasal. Il a pour fonction de soulager le patient.

Sécheresse buccale

L’appareil de ventilation à pression positive peut parfois provoquer la congestion de la bouche, du nez et de la gorge. Dans le cas de sécheresse buccale, la première solution est la recherche de fuites buccales. La raison est la plupart du temps un débit d’air envoyé par l’appareil qui est devenu supérieur au débit d’air que le corps peut supporter.

Pour éviter la sécheresse buccale, le port d’une mentonnière peut être proposé au patient. Dans le cas où ce dernier est édenté, il est possible de lui faire porter des prothèses la nuit. On peut aussi installer un humidificateur. Si un humidificateur est déjà installé, il suffit parfois d’augmenter son niveau d’humidification, et, si malgré toutes ces solutions, le résultat reste insuffisant, le port d’une tubulure chauffante peut aider à régler, enfin, le problème.

Changer de masque est également une décision qui peut être prise. Le port d’un masque facial assure le patient de recevoir son traitement en respirant par la bouche ou par le nez.

L’objectif de ces recommandations étant de retrouver le sommeil, un sommeil profond, un sommeil de qualité.