Qu’est-ce que l’hypopnée
Un problème lié au sommeil
Il y a de longs mois que vous constatez que malgré vos heures de sommeil, tout à fait correctes, vous vous réveillez fatigué et n’obtenez pas le sommeil réparateur que vous espérez. Sans doute, êtes-vous allé plusieurs fois chez votre médecin traitant pour lui parler de votre problème ? Et bien sûr, vous avez éliminé ensemble toutes les causes classiques sans réussir à ce que vous éprouviez, enfin, le sentiment de mieux dormir. Pour vous, ce n’est donc pas le manque de sommeil qui occasionne votre état de fatigue dès le matin et le restant de la journée.
Avez-vous pensé à faire diagnostiquer vos troubles du sommeil par des examens comme la polysomnographie, la polygraphie ventilatoire, l’actimétrie ou des tests de vigilance ? Grâce à ces examens, vous apprendrez si la raison de votre sommeil agité est causée par l’apnée du sommeil dont l’hypopnée est une composante. Ce sont souvent des troubles du sommeil auxquels personne ne pense. Et pourtant, ils concernent de nombreux adultes qui disent être insomniaque et/ou ne pas bien dormir.
Il est important de consulter un spécialiste lorsque nous avons une pathologie du sommeil.
Définition de l’hypopnée
D’un point de vue descriptif, il y a une différence entre une apnée obstructive du sommeil et une hypopnée du sommeil. L’apnée obstructive du sommeil se manifeste par des arrêts respiratoires complets. L’obstruction totale a lieu au niveau des voies aériennes supérieurs que composent le larynx, le nez, la langue et le pharynx. Elle induit une courte privation d’oxygène qui peut entrainer des complications à court, moyen et long terme lorsqu’elle est répétitive.
L’hypopnée du sommeil est très similaire à l’apnée du sommeil, à la fois dans son mécanisme et dans ses conséquences. Elle se différencie toutefois par une réduction du flux respiratoire plutôt que son arrêt complet. Au cours d’une inspiration, il y a, pendant au moins 10 secondes, une diminution notable du passage de l’air, ce qui entraîne pour la personne une résistance à laisser pénétrer l’air dans ses poumons. L’hypopnée se caractérise techniquement par une réduction de 10 à 50 % l’amplitude respiratoire qui provoque un manque d’oxygène dans le sang d’environ 3 à 4 %.
Les manifestations de l’hypopnée sont analogues à celles des apnées et se remarquent aussi bien dans les périodes nocturnes que diurnes. Pendant le sommeil, votre conjoint(e) vous parle d’excès de ronflement qui le ou la réveille. C’est ainsi que vous vous réveillez souvent au cours de la nuit pour une envie d’uriner ou par une sensation d’étouffer, tout en éprouvant des difficultés à vous rendormir. Au cours de la journée, une grande fatigue vous envahit jusqu’à être victime d’une hyper somnolence que vous ne réussissez pas à vous expliquer, presque comparable à de la narcolepsie. Ou encore, vous éprouvez de grandes difficultés à vous concentrer.
Tous ces symptômes peuvent indiquer chez vous un syndrome d’apnée hypopnée du sommeil entrainant un sommeil non réparateur, source de troubles de l’humeur ainsi que de nombreux efforts pour vivre sereinement vos journées. Sans oublier que ce « mauvais sommeil », ou sommeil fragmenté en termes plus techniques, est néfaste pour votre santé.
Les enfants sont aussi concernés par l’apnée et l’hypopnée du sommeil. Chez le sommeil de l’enfant, le seuil pathologique d’apnée obstructive est déterminé à partir d’1 événement par heure de sommeil. Ce syndrome est notamment marqué par un retard d’apprentissage, un manque de concentration ou au contraire de l’hyperactivité, mais aussi une croissance anormale. Si votre enfant ne cesse de se réveiller pendant son temps de sommeil, ou commence à avoir certains troubles du comportement, il est recommandé de rencontrer un médecin spécialiste. Il existe également des laboratoires du sommeil qui vous proposeront des examens complémentaires adaptés.
SAOS et SAHOS
Il est important de rappeler que dans la famille des « apnées du sommeil », il existe 2 formes d’événements respiratoires très distinctes. La première est liée à une obstruction des voies aériennes, qu’elle soit partielle (hypopnée) ou complète (apnée obstructive). On parle alors d’événements respiratoires obstructifs composant le Syndrome d’Apnées Hypopnées Obstructives du Sommeil (SAOHS). La seconde forme est due à des « incohérences respiratoires neurologiques centrales », c’est à dire des dysfonctionnements au niveau des centres nerveux, qui arrêtent alors de commander la respiration. On parle alors de Syndrome d’Apnées Centrales du Sommeil (SACS).
Lorsque l’on se concentre sur les formes obstructives, il s’avère que le SAOS (Syndrome d’Apnées Obstructives du sommeil) et le SAHOS (Syndrome d’Apnées-Hypopnées Obstructives du Sommeil) sont en fait 2 dénominations qui s’utilisent très souvent indistinctement. Lorsque les hypopnées représentent une proportion importante des événements respiratoires, il est toutefois préférable d’utiliser l’acronyme SAHOS qui est plus juste pour décrire le syndrome.
Indice d’apnée hypopnée (IAH)
L’IAH (Indice d’Apnée Hypopnée) est un indicateur qui permet d’évaluer le degré de sévérité du Syndrome d’Apnées Hypopnées Obstructives du Sommeil (SAHOS). Il est évalué chez une personne ayant des troubles du sommeil ou des moments de somnolence en journée. Avant tout examen, le patient remplit tout d’abord un questionnaire. L’indice d’apnée et d’hypopnée est calculé par un examen qui mesure la respiration et le nombre d’apnées (arrêt de la ventilation) et d’hypopnées (réduction de l’amplitude respiratoire) par heure de sommeil.
La polysomnographie est un examen qui permet d’enregistrer, pendant le sommeil, l’activité électrique cardiaque, cérébrale, musculaire ainsi que divers autres paramètres respiratoires. Cet examen est souvent demandé par le médecin traitant et pratiqué par les spécialistes du sommeil.
Les enregistrements polysomnographiques permettent, entre autres, de calculer le nombre d’apnées (phase d’arrêt de la ventilation), d’hypopnées (phase de diminution de l’amplitude respiratoire) ainsi que le temps total de sommeil. L’ensemble permet de déterminer l’IAH en calculant la somme des apnées et hypopnées que l’on divise par le temps de sommeil. L’IAH représente donc la fréquence moyenne des apnées et hypopnées par heure de sommeil.
Trois niveaux de sévérité d’Apnée et d’hypopnée peuvent être déterminés. Le degré léger correspond à des incidents respiratoires compris entre 5 à 15 par heure, le degré modéré correspond à des incidents respiratoires compris entre 15 à 30 par heure et le degré sévère indique plus de 30 incidents respiratoires par heure. Selon le résultat obtenu, le spécialiste choisit le traitement le mieux adapté pour les patients atteints. Pour un syndrome léger, il suffit parfois de modifier sa façon de vivre et certaines habitudes. Dans le cas d’un IAH modéré ou sévère un traitement est généralement prescrit de façon à traiter les différents troubles respiratoires. Il est possible de citer la ventilation en pression positive continue (PPC) qui est le traitement de référence pour les syndromes sévères. Il s’agit d’un appareil d’assistance respiratoire nocturne qui permet d’avoir une bonne qualité de sommeil.
Conséquences
Les conséquences possibles concernant l’hypopnée du sommeil, et plus généralement le Syndrome d’Apnées Hypopnées Obstructives du Sommeil (SAHOS), et les risques liés à cette pathologie sont nombreux. On retiendra tout particulièrement l’hypertension artérielle, les AVC (Accidents Vasculaires Cérébraux) et les maladies cardiovasculaires comme l’insuffisance cardiaque et coronarienne ainsi que l’arythmie. Le fait de dormir d’une manière fragmentée et d’avoir une baisse importante du taux d’oxygène dans le sang accroit le risque diabète de type 2. Ce dernier se définit par la présence d’un excès de sucre dans le sang (hyperglycémie). Le dormeur éprouve aussi parfois des douleurs mandibulaires. Mais encore, pour les personnes qui conduisent des machines ou des véhicules, la probabilité d’avoir un accident est augmentée. En journée, si la personne se sent fatiguée, elle peut être aussi soumise à de violents maux de tête aussi appelées céphalées. Il est également remarqué que l’obésité et la dépression sont des facteurs statistiquement liés à la survenue d’hypopnées et plus généralement au SAHOS.